Jeff Wall

La Fondation Beyeler présente les oeuvres de Jeff Wall avec 55 pièces jusqu’au 21 avril 2024.

Bâle Schaulager Jeff Wall Photographs 1978 – 2004 jusqu’au 25 septembre 2005.

Le catalogue raisonné des travaux de Jeff Wall (1946) qui accompagne l’exposition du Schaulager à Bâle jusqu’au 25 septembre, (puis à la Tate Modern à Londres du 21 octobre 2005 au 8 janvier 2006) recense 120 oeuvres. L’exposition bâloise propose 74 caissons lumineux ou tirages noir blanc géants de cet historien d’art canadien venu à la photographie assez tardivement dont les travaux ont pris place dans un grand nombre d’expositions d’art contemporain à travers le monde depuis une dizaine d’années.

L’ampleur de la présentation permet de mesurer la diversité des thèmes abordés qui vont de la nature morte au paysage, en passant par la composition historique tout en jouant avec de nombreuses références à l’histoire de la peinture, de la photographie et de l’image en général. Au-delà de ces thèmes, de ces références l’univers représenté est celui des villes nord-américaines, en l’occurence Vancouver au Canada dont on retrouve l’atmosphère dans de nombreux travaux. L’oeuvre de Jeff Wall invite au discours et lui-même écrit beaucoup sur ses travaux. Pourtant, malgré les multiples niveaux d’interprétation et de références, elle peut aussi se regarder au premier degré en particulier en raison de la fascination qu’exerce l’effet du caisson lumineux, un retour sur l’aura de l’oeuvre d’art! Il faut dire à ce sujet que ces photographies ont la particularité de n’être en fait pas reproductibles puisque les reproductions ressemblent davantage à une esquisse, à un schéma ou un calque et ne peuvent en aucun cas prétendre reproduire l’impact visuel du travail lui-même. Il y a quelque chose de définitif dans chaque travail, un peu à l’opposé de l’idée traditionnelle de la photographie multiple et foisonnante, chaque pièce de Jeff Wall apparaît comme une synthèse de ce qui se peut se faire autour d’un thème. Elle a un poids spécifique, particulier qui peut aussi gêner, paraître académique à l’extrême, mais il me semble que l’exposition montre justement que ce n’est pas seulement cette approche très pesante qui le caractérise et que par petites touches, il fait aussi le portrait d’un monde, celui de la région d’où il vient.

Schaulager der Emmanuel Hoffmann-Stiftung (Münchenstein): Jeff Wall Photographs 1978 – 2004 jusqu’au 25 septembre 2005.

Patrick Schaefer, L’art en jeu, 5 mai 2005